Etude de cas: Champ E

Historique du champ

Le champ E est situé au sud-est de Montréal, près de St. Jean-sur-Richelieu. La photo aérienne  (démarqué en rose) met en évidence le fait que le champ présent en était jadis deux. L'ancien fossé qui sépara les deux champs apparaît comme une ligne foncée traversant le milieu du champ de nord en sud. La grande étendue très foncée au centre de la photo noir en et blanc correspond a une région ayant une teneur élevée en matière organique (Figure 1 ) , mais ne correspond cependant pas à la région d'humidité du sol élevée notée en août 1999. (Figure 2 ). Le producteur a procédé à un nivellement du terrain afin d'éliminer la microtopographie. La rotation est de maïs grain, maïs ensilage, petite céréale et foin. La caractéristique la plus frappante du champ est sa teneur élevée en limon dans la partie sud-est, et la teneur élevée en sable du la partie nord-ouest du champ. Le sable est très fin, se rapprochant de la classe granulométrique du limon.

Ce champ de 8 ha fut échantillonné sur une grille de 40 x 40 m, soit environ 8 échantillons à l'hectare pour un total de 68 échantillons. Une carte topographique indiquant la grille d'échantillonnage est présentée à la Figure 3 . Il existe une faible pente - une dénivellation de un mètre - entre l'extrémité nord et l'extrémité sud du champ - la majorité de la microtopographie ayant été éliminée. Aucune carte de rendement antérieur ne fut disponible pour ce champ et comme en 1999 le producteur décida de récolter le maïs comme ensilage, la moissonneuse-batteuse ne créa pas de carte de rendement. Le rendement fut alors mesuré à chacun des 68 points d'échantillonnage.

Phosphore et potassium

La distribution spatiale du P est présentée à la Figure 4. L'étendue de variation des teneurs en P alla de 80 à 295 kg/ha, avec une moyenne de 147 kg/ha (besoin en engrais de 40 kg P2O5/ha pour le maïs). Dans ce champ 52% de la superficie reçut la dose d'engrais recommandée, 1% fut insuffisamment fertilisée, et 39% fut sur fertilisée. La distribution de la teneur en P suivit un axe nord-sud, tandis que celle de la granulométrie du sol suivit un axe est-ouest. La distribution du P fut influencée par l'orientation de l'épandage d'engrais, du passage de l'équipement, et de l'ensemencement (nord-sud). Les teneurs en K du champ sont présentées à la Figure 5 . La teneur moyenne en K fut de 224 kg/ha, avec une étendue de variation de 55 à 655 kg/ha. Ni le K, ni le P ne présentèrent de corrélation avec le rendement.

Disposition du rendement des cultures - non normalisée

La carte de rendement établi selon l'échantillonnage manuel est présentée à la Figure 6 . Le rendement moyen de maïs fut de 8.6 t/ha. La région de rendements élevé décrive une courbe à travers le champ, suivant approximativement la zone de transition du sable au limon. Selon le triangle des textures, la courbe de rendements élevés suivit la classe texturale d'un loam, avec au nord de la courbe un loam sableux, et au sud un loam limoneux. Ces différences texturales peuvent avoir un effet sur l'aération et l'agrégation du sol, sur son habilité à laisser s'infiltrer l'eau et sur le mouvement des éléments nutritifs dans le sol. La distribution des teneurs en sable, argile et limon sont présentées aux Figures 7, 8  et 9 , respectivement. La classe texturale peut être établie selon les pourcentages en sable et argile avec le triangle disponible au site suivant. Un "X" indiquera la classe texturale. http://www.ncat.edu/~lik/wetland/images/Stt.html

Disposition du rendement des cultures - normalisée

La distribution du rendement normalisé de 1999, présenté à la Figure 10 , montre que le rendement sur 52% de la superficie du champ fut à 10% près de la moyenne, tandis que sur 27% de la superficie le rendement dépassa la moyenne de plus de 19%. Les rendements inférieurs qu'on retrouva en bordure du champ et près des fossés seraient attribuables à la compaction ou à un mauvais drainage.

Cartes spatiales, temporelles et classifiés par mode de gestion

Ces cartes de gestion nécessitent plusieurs années de données de rendement qui ne furent pas disponibles pour ce champ.

Cartes des caractéristiques physiques et teneurs en éléments nutritifs du sol

La carte de saturation en P (Figure 11 ) et celle de la distribution de l'aluminium (Figure 12 ) sont fortement corrélées. Le niveau élevé de saturation en P ne fut pas le résultat d'un épandage excessif de fumier, ni de mauvais rendements qui auraient réduit l'absorption et l'exportation du P par la culture. Les régions de saturation élevée en P correspondrent aux régions où la teneur en Al est très basse. Il n'est pas évident pourquoi une si grande étendue des valeurs de teneur en Al fut notée. La distribution du calcium et du magnésium (Figures 13  et 14 ) suivirent la distribution des teneurs en sable et argile. La partie nord du champ à la teneur élevée en sable, présenta des teneurs plutôt basses en Mg, qui pourraient s'avérer un problème pour la croissance du maïs, une culture ayant une demande élevé en Mg. Les valeurs de teneur en calcium présentèrent une grande étendue, soit de 1000 à 10,500 kg/ha. Comme le calcium est un élément nutritif essentiel des plantes, la croissance de la culture pourrait être limitée dans les zones dont la teneur en calcium est basse. La teneur en azote ammoniacale uniformément basse du champ fut mesurée au début d'août 1999 (Figure 15 ). A la carte de distribution en azote-nitrate (Figure 16 ) on peut voir que les valeurs les plus élevées correspondrent à l'emplacement de l'ancien fossé qui séparait jadis le champ. Le pH du sol fut à un bon niveau pour le maïs et présenta peu de variabilité (Figure 17 ). La teneur en matière organique fut a son niveau le plus élevé dans la partie du champ dont le sol était riche en argile, mais plutôt basse dans la région sablonneuse du nord (Figure 1 ). La densité apparente fut relativement élevée, étant possiblement lié aux travaux de nivelage qui se firent sur ce champ et de sa pauvre teneur en matière organique (Figure 18 ).

Conclusions et recommendations

Les dispositions spatiales apparentes pour ce champ furent principalement liées aux classes granulométriques de sols y étant présents, une propriété inaltérable. Les zones identifiables correspondrent aux régions riches en sable ou en limon. Ces régions pourraient être gérées différemment, particulièrement en ce qui a trait à l'application de Ca et de Mg. De plus la région sablonneuse à une faible teneur en matière organique, qui devrait être rehaussée. Les effets de l'ancien fossé devraient diminuer avec le temps.